Un résident fiscal français percevant des dividendes d’une société canadienne fait face à un taux de retenue à la source de 15 %, loin de la retenue standard de 25 % appliquée en l’absence d’accord. Les pensions privées, soumises à 15 % aussi, échappent à une double imposition grâce à une procédure de crédit d’impôt. Les travailleurs détachés au Canada peuvent bénéficier d’une exonération temporaire sur certains revenus, sous conditions strictes et rarement accordées par défaut. Les obligations déclaratives diffèrent selon la nature des revenus et la durée du séjour, ce qui complexifie le respect des règles pour de nombreux expatriés.
Comprendre la convention fiscale France-Canada : principes et enjeux pour les non-résidents
La convention fiscale France-Canada organise la fiscalité entre les deux pays, évite la double imposition et attribue clairement le droit de taxer les différents revenus. Ce texte, signé entre Paris et Ottawa, cadre les droits et obligations aussi bien des particuliers que des entreprises, qu’ils vivent en France ou au Canada. À travers ses clauses, chaque type de revenu, qu’il s’agisse de dividendes, de salaires, de pensions ou de patrimoine, trouve sa place et ses règles dans la structure de la convention.
Le champ d’application concerne tout résident d’un des deux pays. Le statut de résidence fiscale est le point de départ : il conditionne le bénéfice des dispositions conventionnelles. Un non-résident français qui touche un revenu du Canada bénéficie d’un cadre stable : les taux d’impôts à la source sont plafonnés, le crédit d’impôt permet d’éviter la double taxation et les avenants successifs garantissent une adaptation aux évolutions législatives.
La convention distingue clairement les différentes catégories de revenus. Voici comment elle répartit les principaux cas :
- salaires et traitements (article 15),
- dividendes et intérêts (articles 10 et 11),
- redevances (article 12),
- plus-values liées à des biens immobiliers ou financiers.
Pour chaque catégorie, un mécanisme précis répartit le droit d’imposer entre la France et le Canada, sur la base de critères comme la source des revenus, la résidence du bénéficiaire ou l’existence d’un établissement stable.
Mais la convention ne s’arrête pas là. Elle pose aussi les bases d’une coopération administrative solide entre les administrations fiscales, favorise l’échange d’informations et renforce la sécurité juridique pour tous. Pour les particuliers comme pour les entreprises, l’accord apporte une réelle clarté et une transparence bienvenue sur l’application de la convention.
Quels revenus sont imposables au Canada pour les non-résidents français ?
La convention fiscale France-Canada définit précisément quels revenus imposables un non-résident français doit déclarer au Canada. Les règles, inscrites dans le traité, visent à garantir transparence et équilibre entre les deux pays. Pour chaque type de revenu, un traitement fiscal particulier est prévu.
Les salaires issus d’un emploi exercé au Canada sont soumis à l’impôt local, sauf exceptions liées à la durée de mission ou à la structure de l’employeur. Les dividendes versés par une société canadienne à un résident fiscal français sont soumis à une retenue à la source réduite grâce à la convention. Même approche pour les intérêts et redevances : la taxation est plafonnée, ce qui protège contre des prélèvements excessifs.
| Type de revenu | Principe d’imposition |
|---|---|
| Salaires | Imposés au Canada si activité exercée sur place |
| Dividendes | Imposés à la source (taux réduit par la convention) |
| Intérêts | Taxés à la source, selon plafonds conventionnels |
| Redevances | Imposées à la source sur droits d’auteur, brevets, etc. |
| Pensions | Imposées selon le lieu de résidence et la nature de la pension |
Les artistes et sportifs suivent des règles à part : le Canada garde la main sur l’imposition des rémunérations issues de prestations réalisées sur son territoire. Quant aux plus-values, elles sont imposées selon la localisation du bien concerné.
Un point à ne pas négliger : si vous disposez d’un établissement stable au Canada, seuls les revenus générés par cet établissement sont taxés dans le pays, le reste étant traité selon les termes de la convention.
Déclaration fiscale internationale : démarches à suivre et documents essentiels
La déclaration fiscale internationale demande rigueur et anticipation. Toute personne concernée doit respecter à la lettre les dispositions conventionnelles afin d’éviter une double imposition entre la France et le Canada. Les administrations des deux pays attendent des déclarations précises : nature des revenus, provenance, montant total.
Voici les étapes principales à respecter pour rester dans les clous :
- Vérification du statut de résident fiscal grâce aux critères de la convention : lieu de vie, centre des intérêts économiques, durée de séjour annuelle.
- Rassemblement des justificatifs nécessaires : attestations de résidence, certificats de retenue à la source, formulaires spécifiques (par exemple le formulaire 2047 pour déclarer des revenus étrangers en France).
- Déclaration des revenus de source étrangère sur le formulaire approprié, en précisant le pays d’origine, le type de revenu et le montant brut.
- Demande du crédit d’impôt ou du mécanisme pour éviter la double taxation, conformément aux dispositions de la convention fiscale.
La France exige la traduction certifiée des documents rédigés en anglais ou en français canadien. Le Canada, de son côté, peut réclamer la preuve que le revenu a bien été reporté en France. La date limite pour déposer la déclaration dépend du pays de résidence : toute omission expose à des pénalités, et les contrôles se multiplient grâce à l’échange d’informations entre les deux administrations.
La convention fiscale France-Canada met à disposition des formulaires standards pour demander une retenue à la source réduite ou prouver la bonne application des règles. Ces démarches, parfois complexes, exigent une grande vigilance : une pièce manquante ou une erreur dans la déclaration peut suffire à remettre en cause les avantages conventionnels.
Conseils pratiques pour éviter les erreurs et optimiser sa situation fiscale en tant que non-résident
Anticipez les déclarations et vérifiez la cohérence des informations
Pour limiter les risques de mauvaise surprise, il vaut mieux analyser chaque clause de la convention fiscale France-Canada en fonction des revenus concernés : salaire, pension, patrimoine. Voici quelques réflexes utiles :
- Contrôlez la cohérence des montants déclarés aux autorités fiscales françaises et canadiennes. Le moindre écart peut déclencher une vérification ou la demande de pièces complémentaires.
Exploitez les dispositifs prévus par la convention
La convention prévoit des mécanismes pour alléger la pression fiscale. Les démarches varient selon le type de revenu de source étrangère :
- Utilisez le crédit d’impôt pour compenser l’impôt déjà payé sur place. Ce dispositif, souvent mal maîtrisé, permet d’éviter la double taxation, que vous soyez non-résident ou résident canada.
- Pour chaque revenu concerné, remplissez le formulaire adapté : 2047 (France) ou T2209 (Canada). Un document manquant peut suffire à perdre un avantage prévu par la convention.
Faites-vous accompagner
Gérer une fiscalité franco-canadienne est rarement un exercice de tout repos. S’entourer d’un expert-comptable ou d’un fiscaliste familier de la convention fiscale France-Canada permet d’éviter les faux pas : choix du pays de déclaration, analyse des revenus imposables, anticipation des effets d’un changement de résidence. Une surveillance régulière des années d’imposition s’impose : un simple retard dans une demande de crédit d’impôt ou le dépôt d’une déclaration peut entraîner des pénalités.
À la croisée de deux systèmes fiscaux, la convention France-Canada se révèle à la fois balise et filet de sécurité. Maîtriser ses subtilités, c’est transformer l’incertitude en terrain connu et garder la main sur sa fiscalité, des deux côtés de l’Atlantique.


